Aujourd’hui lundi 25 juin 2018, nous étions 150 habitants de Faux-la-Montagne et alentour à accompagner et soutenir Noordeen , Soudanais de 21 ans qui vit depuis huit mois dans notre commune, au moment où, convoqué à la gendarmerie de Royère de Vassivière, lui a été notifiée son expulsion vers l’Italie.
Nous avons demandé à Madame la Préfète de la Creuse de bien vouloir lui octroyer la possibilité d’effectuer sa demande d’asile en France. En effet, elle a toute latitude pour prendre cette décision et ne pas le renvoyer en Italie compte-tenu de son intégration dans la commune, de ses progrès en français, de sa participation à la vie locale et de l’engagement de la population à l’héberger et à le prendre en charge*. C’est dans des conditions tout à fait similaires que Monsieur le Préfet de la Haute-Vienne avait repris en charge un des compagnons d’infortune de Noordeen, auquel l’OFPRA a, par la suite, attribué le statut de réfugié. Nous demandons expressément à Madame la Préfète d’user de cette possibilité discrétionnaire dont elle dispose librement pour reprendre en charge Noordeen, et faire cesser cette aberration qui consiste à le renvoyer en Italie alors que c’est en France qu’il souhaite faire sa demande d’asile, en France où il a commencé à très bien s’intégrer.
Dans un communiqué, Madame Magali DEBATTE, Préfète de la Creuse, a pour l’instant répondu à notre demande par une fin de non recevoir et a maintenu sa décision de le renvoyer en Italie.
Nous condamnons énergiquement cette réponse purement administrative alors qu’une expulsion vers l’Italie se soldera au mieux par un renvoi en France de la part des autorités italiennes (petit jeu de ping-pong dont des personnes ayant déjà subi de terribles épreuves sont le jouet), au pire par un renvoi dans son pays d’origine, c’est-à-dire le Soudan, où le risque pour Noordeen est d’être emprisonné, torturé ou assassiné. Nous ne pouvons accepter une telle décision contraire aux valeurs qui sont les nôtres et qui sont censées être celles de la République.
Aussi nous continuerons par tous les moyens à nous engager pour obtenir un avis différent concernant le cas de Noordeen et nous maintenons une mobilisation vigilante sur son cas.
Nous demandons à Madame la Préfète de faire preuve de bon sens, d’agir en responsabilité et de prendre en considération la gravité des conséquences que sa décision risquerait d’entraîner.